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    Conseils aux candidats

    10 fausses bonnes raisons de ne pas déléguer


    "Ils sont incapables de le faire à ma place"

     

    La mauvaise excuse. Vous êtes responsable. Donc vous êtes compétent. En revanche, votre équipe se montrera probablement incapable de vous seconder sans altérer la qualité du travail.

    La bonne raison. Comme par hasard, votre équipe est exclusivement composée de bras cassés... Certes, tous n'ont certainement pas les compétences requises, mais, en faisant preuve de flair, vous dénicherez probablement un profil adapté à la mission. "Il vous revient d'identifier les compétences pour sous-traiter à la bonne personne". Reste ensuite à lui donner les moyens de réussir, au-delà d'un incontournable briefing. "Il est indispensable de fixer des règles en termes d'objectifs et de délais, poursuit le consultant. Dans le même temps, il faut rester en retrait pour laisser votre collaborateur travailler." Ne sous-estimez pas vos collaborateurs, donnez leur une chance : bien souvent, ils vous surprendront.
     
    "Je risque de perdre mon pouvoir"

    La mauvaise excuse. En déléguant une partie de votre travail à un subalterne, vous auriez l'impression de perdre un peu de vos responsabilités. Sur certaines parties de votre travail quotidien, vous serez immanquablement amené à perdre la main au profit d'un autre. 

    La bonne raison. Evidemment, si vous refusez tout net de confier certaines tâches à un collaborateur, déléguer s'avère impossible. C'est un blocage psychologique qu'il faut absolument lever. "Avant de déléguer, il faut ravaler son ego et faire le point sur ce qui fait le cœur de sa fonction ». Les membres de votre équipe ne sont pas des rivaux, ils sont là pour vous seconder. Votre responsabilité de manager, et le pouvoir qui va avec, ne se limite pas aux tâches que vous effectuez vous-même. Si elles sont correctement réalisées, c'est positif pour le collaborateur... comme pour vous.
     
    "Je ne suis pas débordé"

    La mauvaise excuse. Ce n'est pas que vous vous ennuyez au bureau, mais on ne peut pas dire que vous croulez sous le travail. Du coup, vous vous demandez bien pour quelles raisons vous confieriez une partie de vos tâches aux autres.

     
    La bonne raison. Si l'on peut être tenté de déléguer pour se dégager du temps, ce n'est pas l'unique avantage de cette pratique. "Déléguer permet aussi de remotiver ses équipes, de répondre aux aspirations de ses collaborateurs". La qualité du management dépend des missions que l'on accepte de confier à son équipe afin de la maintenir dans l'action et de renforcer son adhésion. Un collaborateur motivé qui se sent abandonné par son responsable risque de rapidement chercher à partir ailleurs. Si vous ne déléguez pas pour alléger votre agenda, faites le pour l'intérêt du travail des autres. 
     
    "Ils n'ont pas envie de prendre de responsabilités"

    La mauvaise excuse. Déléguer ? Vous aimeriez bien. Malheureusement, votre équipe ne semble pas prête à saisir la balle au bond. Vous ne ressentez aucune envie de leur part de prendre les choses en main. Pourquoi les forcer ?

    La bonne raison. Certes, il peut exister des équipes dans lesquelles la motivation est proche de zéro. Mais, si vous n'avez jamais entendu l'un de vos collaborateurs vous réclamer de nouvelles tâches, c'est dans la plupart des cas un défaut d'écoute de votre part. "Comme un commercial cherche à comprendre son client, un manager doit trouver les bonnes questions pour faire parler son collaborateur". Profitez en particulier des moments informels comme les déjeuners pour mettre à jour ses ambitions. Il existe forcément des bonnes volontés et des éléments motivés dans une équipe, mais c'est parfois au responsable de faire l'effort de les dénicher.
     

    "On ne s'entend pas assez bien"

    La mauvaise excuse. Pas facile de confier des tâches à un collaborateur avec lequel le courant passe mal. Au mieux, il s'étonnera de votre démarche. Au pire, il imaginera que vous lui tendez un piège avec, par exemple, une mission impossible ou une activité ennuyeuse.

    La bonne raison. S'il est humain d'avoir des chouchous dans son équipe, il est peu professionnel de laisser une partie de ses collaborateurs volontairement à l'écart des projets. Ce comportement ne fera finalement que renforcer sa rancœur à votre égard. En revanche, il vous faudra probablement prendre des pincettes au moment d'expliquer à un collaborateur avec lequel vous êtes en froid pourquoi vous lui confiez cette tâche. Prenez donc les devants et déminez le terrain pour qu'il ne s'imagine pas que vous le mettez dans une position inconfortable.
     
    "Je vais perdre une occasion de briller"

    La mauvaise excuse. Ce projet, c'est le vôtre. Et, comme il sera certainement couronné de succès, c'est à vous que l'on tressera des lauriers. Dans ce cas, difficile de le confier à quelqu'un d'autre, au risque qu'il tire la couverture à lui.

    La bonne raison. D'abord, pour les plus sensibles aux félicitations de la hiérarchie, sachez qu'elle n'a pas forcément connaissance de la petite main qui travaille effectivement sur tel ou tel projet. Mais surtout, comprenez bien que déléguer aussi vous permet de briller. "Il est extrêmement valorisant pour un manager de voir un de ses collaborateurs, que l'on a pu recruter, monter en compétences. Et lui se félicitera que vous ayez misé sur lui." Des satisfactions au moins aussi importantes que les félicitations de votre N+1.
     
    "Je suis le mieux placé pour le faire"

    La mauvaise excuse. Cela fait des années que vous êtes en charge de ces tâches. Vous en avez l'habitude, vous le faites bien et vous êtes l'unique dépositaire de ce savoir.

    La bonne raison. Et si c'était justement parce que vous ne confiez jamais vos missions à d'autres que vous êtes le seul à pouvoir les mener à bien ? Il est vrai que personne ne travaille exactement comme vous. En déléguant, vous êtes contraint d'accepter la différence. Même si vous maîtrisez parfaitement vos techniques, le travail des autres se révèlera peut-être aussi bon. Voire meilleur.
     
    "J'ai déjà trouvé le bon équilibre"

    La mauvaise excuse. Vous avez trouvé le bon équilibre entre ce qui vous revient de faire et ce qui incombe aux membres de votre équipe. Vous ne ressentez pas le besoin de vous décharger davantage et jugez que vos collaborateurs en font suffisamment.

    La bonne raison. Dans l'entreprise aussi, l'équilibre est précaire. Votre organisation, aussi bien huilée soit-elle, peut se retrouver bouleversée par un nouveau marché, un périmètre étendu ou encore une démission ou un congé maladie. Contraint de déléguer davantage, vous réagirez beaucoup mieux si vous avez pris les devants. "Il ne faut pas attendre d'avoir la tête sous l'eau pour déléguer". Prenez le temps de préparer vos collaborateurs à certains outils, dossiers ou problématiques plutôt que d'attendre d'être dans l'urgence pour le faire.
     
    "Je perdrai plus de temps que je n'en gagnerai"

    La mauvaise excuse. Sur le papier, déléguer doit permettre de gagner du temps. Or, en ajoutant à une réalisation plus lente les inévitables moments d'explications, de vérifications et de corrections, vous êtes forcément perdant. 

    La bonne raison. C'est exact, pour réussir à transmettre un dossier à un collaborateur, il est nécessaire de lui consacrer un minimum de votre temps. Mais cet investissement doit, à terme, se montrer bénéfique pour votre planning. Les explications n'ont en principe pas besoin d'être répétées et les vérifications seront de plus en plus légères. La personne à qui vous aurez confié cette mission pourra même développer des pratiques pour aller plus vite. Evidemment, il faut pour cela bien choisir ce que l'on transmet à ses collaborateurs : les tâches récurrentes sont celles qui permettent d'obtenir à la longue le maximum de gain de temps. 
     
    "Je n'ai pas envie de créer des jalousies"

    La mauvaise excuse. Déléguer, c'est choisir. En décidant de confier une tâche à l'un de vos collaborateurs, vous risquez de susciter des jalousies au sein de votre équipe. Or, vous n'avez absolument pas envie de privilégier les uns par rapport aux autres.

    La bonne raison. La crainte de heurter ne doit pas vous empêcher de déléguer, sinon vous deviendrez vous-même paralysé par la masse de travail à faire. L'art de la délégation implique de la pédagogie. Parfois, il est possible de justifier que votre choix se porte sur Pierre plutôt que sur Paul : plus d'ancienneté, davantage dans ses cordes, moins débordé... Surtout, vous pouvez ainsi lancer une dynamique.